11.2.07

Samedi CBC

J'ai pris l'habitude d'écouter la radio anglophone de Radio-Canada la fin de semaine. Depuis que je travaille les samedis soirs, je passe une bonne partie de la journée seul à l'appart à lire ou à taper un texte quelconque. Plutôt que de me sortir une sélection de disques -- dont l'essentiel du mood se résume ces temps-ci à Beirut, Devendra Banhart, Eels, Thelonious Monk, Elvis Perkins et Van Morrison --, je pèse sur Tuner dans le stéréo.

CISM (89,3 - radio de l'U de M) le samedi, c'est de la marde. Faut l'écouter les fins de journée, la semaine. Sur CKUT (90,3 - radio de McGilles), ils jouent trop d'électro, et ça c'est quand ils présentent pas une conférence sur le traitement de la gonocoxe de type H en Anatolie occidentale. CIBL, j'oublie tout le temps le poste et, de toute façon, quatre fois sur cinq ça m'emmerde. Les deux chaînes de Radio-Canada francophones (95,1 ou 100,7) ont trop de contenu, ou sont juste trop sérieuses pour un samedi matin. Ce qui m'amène à CBC Radio one (88,5) et Radio Two (93,5).

Quand mes parents ont déménagé à Dunham, ils en ont eu pour au moins un an à finir la construction. La cave, les salles de bains, un peu de plomberie, un peu de n'importe quoi; ont fait en sorte que les samedis matin, après le déjeuner, je me suis amusé à donner un coup de main à mon père. On a commencé à écouter Vinyl Café sur CBC Radio Two. L'émission raconte à chaque semaine les aventures de Dave, le propriétaire du Vinyl Café, le plus petit magasin de disque au monde. Stuart McLean fait la narration, devant une foule, de ces histoires qui me rappellent l'univers dense et pseudo-fantastique des contes de Robert Munsch. Pour utiliser une formule qui pourrait faire une bande-annonce pour une émission de télé-réalité à Canal Vie; c'est un joli plongeon dans le quotidien extraordinaire. En tout cas, le samedi matin (ou le dimanche midi sur Radio One), c'est du no-brainer qui n'abrutit pas pour autant. Et les contes sont entrecoupés de musique live ou pré-enregistrée d'artistes canadiens vraiment bons. Souvent des versions anglophones de Richard Desjardins live au Club Soda.

Je me surprends souvent à fixer le mur derrière mon écran d'ordi, ou à tourner les pages de mon livre sans les lire, parce que j'écoute l'émission. Aujourd'hui, ils donnaient leur spectacle à Whistler, et à chaque semaine c'est en quelque part d'autre dans le pays.

Ensuite, c'était Definitely Not The Opera, émission culturelle animée par Sook-Yin Lee, une chanteuse et ancienne VJ de MuchMusic, très jolie jeune femme (oui, je l'sais, c'est de la radio, mais Internet, ça existe, et on a le droit d'être curieux, non?) En tout cas, j'étais très content d'entendre Malajube être annoncé non pas comme un autre groupe québécois qui tourne beaucoup au Québec et qu'on écoute simplement par goût pour l'exotique ailleurs au Canada; mais bien comme une force majeure de la scène indie-rock canadienne. J'ai même entendu l'animatrice parler du groupe comme étant the biggest canadian indie-rock act this year.

J'ai pas du tout la fibre patriotique quand il s'agit de la culture canadienne, mais je dois avouer qu'à chaque fois que j'écoute ces émissions, les samedis matins, une curiosité familière m'envahit. Un peu comme quand t'es en voyage, que tout te semble étranger et hostile, pis tout à coup, après quelques jours, tu reconnais quelque chose. Plus tu la regardes, plus t'as l'impression de t'y reconnaître, même si ça vient pas naturellement. Même si elle reste étrangère, t'as l'impression que tu pourrais t'y identifier. C'est toujours le fun de trouver du familier dans d'autres cultures. Ici, c'est le fun de découvrir qu'il y a de très belles choses dans la culture canadienne. Et du coup, je trouve Radio-Canada francophone très snob...

1 commentaire:

olivier.nj a dit...

tu me donnes le goût de l'écouter tout d'un coup...
chez mon ex-beau-père, la radio-one était constamment alllumée, une présence rassurante comme le buzzz d'un calorifère.