27.3.06

CANTINE 112, SAINTE-CÉCILE-DE-MILTON

Encore un texte en construction, parce que la fin de session approche mais j'ai quand même plein d'idées. C'est le temps de finir ces textes qu'il me manque. Ici, j'imagine le texte comme étant la narration d'un film documentaire, récité par une vedette quelconque (parce que le narrateur s'exprime quand même au «je» à quelques endroits). Et ça explique les espaces entre les paragraphes et le peu de lien entre eux... c'est crissement incomplet.

Les deux seules waitress siamoises sur la Terre se trouvent dans les Cantons-de-l’Est, à dix minutes de Granby. Lina et Diane Roberge travaillent à la Cantine 112 de Sainte-Cécile-de-Milton depuis son ouverture en 1987. Sur la photo accrochée à un des murs de la toilette, on les voit tenir le même cabaret, avec l’enseigne de la cantine – trois saucisses à hot-dogs formant un gros «112» en néons – qui est en train d’être installée devant la roulotte. Elles sont nées avec le même auriculaire. Collées par le petit doigt.

«Lina dit que c’est parce qu’on faisait un vœux avant de sortir du ventre de notre mère, pis que c’est moi qui voulais pas la lâcher.»

Lina est la plus belle des deux. D’ailleurs, je suis pas sûr si c’est Lina qui est belle, ou si c’est plus Diane qui est très laide. Pas surprenant qu’elle ait voulu rester collée. La seule belle partie du corps de Diane est le petit doigt qu’elle partage avec sa sœur. En revanche, Diane est vraiment plus intelligente. Quoique, encore ici, c’est pas évident de savoir si c’est Diane qui est brillante ou si c’est l’autre qui est une nouille. Diane a fini son secondaire. Lina a tout juste fini son secondaire trois, mais elle a les aptitudes mentales d’une armoire en mélamine.

«Moi j’pense que c’est les spermatozoïdes de notre père qui étaient siamois, c’est pour ça qu’on l’est maintenant.»

...

Diane est droitière et Lina est gauchère. Et la main droite de Diane est collée par le petit doigt à la gauche de Lina. Donc elles te font une saleté de hand-job, mais pour tout le reste, c’est toujours un peu plus compliqué que les autres siamois.

«On a déjà failli aller pour l’opération quand on était plus jeunes, à cause d’une chicane qui a duré un été de temps. C’était la mode de la cuirette rouge et blanche, des toupets crêpés, des cils et des ongles vraiment longs. Lina voulait ressembler à Samantha Fox, moi j’aimais mieux le look d’Olivia Newton-John. On s’est chicanées parce qu’elle voulait se laisser pousser les ongles, et moi non. On a beau partager juste le petit doigt, il est quand même à moitié à moi. On s’est pas parlées pendant trois semaines. Et à la veille de l’opération, on s’est réconciliées en entendant le deuxième album d’Olivia Newton-John. C'était horrible. Le lendemain, on a cancellé l’opération et j’suis allée me faire crêper le toupet.»

...

Elles partagent un petit doigt et servent les meilleures frites de Sainte-Cécile à Saint-Basile.

«Tant que ça vend des frites.» (Hank Verhoef, propriétaire de la Cantine 112)

3 commentaires:

Madeleine a dit...

HAHAHAHHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHHAHAHAHHAHAHA

Dis-moi que ça ne s'arrète pas là!!!

Anonyme a dit...
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.
Anonyme a dit...

Çc s'annonce bien, mais il faut continuer et ne pas nous laisser sur notre faim comme ça tu sais ...
olivier