NOVEMBRRRRRRRHHHGGGLLL

Marie était au bout du trailer quand le camion a commencé à bouger, Claude la voyait à peine derrière la douzaine de billots d'épinette. Freddy et Laura couraient vers le camion pour sauter dans la boîte, l'herbe à la hauteur des genoux les ralentissait. Leurs bouches s'était pliées en sourires. Ils forçaient pour rattrapper leur père et le camion, à travers le foin appalati par le vent d'automne. Leurs bottes de pluie étaient remplies de branches, de roches, depuis le début de l'après-midi. Claude lâcha doucement l'accélérateur le temps qu'ils embarquent dans la boîte. Leurs petits corps d'adultes miniatures - Freddy avec sa tête vraiment trop grosse pour le reste de son corps, Laura avec ses jambes en O - grimpaient sur la tailgate. «Des veaux sur un glacier» disait souvent Claude. Il avait embarqué la scie à chaine sur le siège du passager. Les enfants s'étaient assis dans la boîte, et Marie la nièce était tranquille, assise sur le bout arrière du trailer, les jambes pendant au-dessus du chemin de terre. Claude voyait mal sa tête blonde par-dessus les troncs d'arbres, mais il savait que le bois ne bougerait pas. Elle allait être correcte.

Au bas de la côte, Marie la mère se tenait sur la clôture et tenait un sac de plastique d'épicerie rempli de carrottes. Son tablier collait sur tout son corps, le vent le poussait sur elle et entre ses jambes. Des nuages s'étaient accumulés au-dessus de la ferme, elle attendait Claude et les autres pour faire entrer le bétail. Le pick-up descendait la pente lentement. Elle voyait Laura debout dans la boîte, son ventre rond et gonflé, et la tête frisée de Freddy juste au-dessus des panneaux des côtés du camion. Derrière le trailer, Marie la nièce regardait par terre. Ses boucles blondes et mêlées lui fouettaient le visage.

(À suivre)